Monsieur Delanoë, Maire de Paris dans sa grande bonté et sa grande démagogie veut baptiser une rue au nom de Mohamed-Bouazizi jeune Tunisien dont l’immolation à déclenché la révolution en Tunisie. Je n’ai absolument rien contre ce jeune homme qui a eu le courage de son acte mais de là à baptiser une rue à son nom il ne faut pas pousser. Tous les résistants morts pendant la dernière guerre n’ont pas une rue à leur nom et que dire des 56 militaires morts au combat en Afghanistan.
Ont-ils une rue à leur patronyme ?
Parlons- en de nos soldats morts pour la France.
Cinquante six hommes sont morts en Afghanistan dans l’indifférence quasi générale.
La mort fait partie des risques du métier de soldat et ils en acceptent le prix.
Ce qui me chagrine c’est l’indifférence des politiques et de la population.
En Angleterre les députés observent une minute de silence au sein de l’hémicycle.
Au Canada la dépouille est accueillie par une foule nombreuse et des marques de soutiens tout le long de la route jusqu’à son retour dans sa garnison.
En France les honneurs sont rendus par les militaires et c’est tout.
La mort d’un soldat c’est deux minutes au JT mais tous les jours et à chaque journal télévisé du service public on n’oublie pas de mentionner le nombre de jours de détention des deux journalistes qui se sont mis dans les ennuis alors que les militaires les avaient prévenus des risques encourus.
Des hommes et femmes maintenant mettent leurs vies en danger pour les retrouver en espérant une fin rapide et heureuse.
L’article à suivre de Mr Pons de ‘’Valeurs actuelles’ est très intéressant et je vous invite à le lire.
A quand une rue Caporal-chef Grégoire , Adjudant Devez ou Capitaine Dupin à Paris ou ailleurs ?
**********************************************************************************
Armées. Tombés au champ d'honneur, ils méritent bien un nom de rue.
Bertrand Delanoë, le maire de Paris, propose de baptiser Mohamed-Bouazizi un lieu de la capitale, pour rendre hommage à ce jeune chômeur, dont l’immolation, le 17 décembre 2010, fut à l’origine de la révolution tunisienne. N’a-t-il jamais entendu parler du maître principal Loïc Le Page, de l’adjudant-chef Pascal Correia, du sergent Damien Buil, du caporal Alexis Taani, du lieutenant Lorenzo Mezzasalma, de l’infirmier Thibault Miloche, du capitaine Benoît Dupin (photo) et de tant d’autres, morts pour la France en Afghanistan ?
Cinquante-six soldats français ont laissé leur vie depuis 2004 sur ce théâtre. Ils sont, à plus d’un titre, des figures de proue pour notre société, qui hésite pour tant à les mettre en valeur, comme si l’agenda médiatique ou politique ne le permettait pas. Aucun de ces cinquante-cinq militaires n’a encore donné son nom à une rue ou à une place de France. Est-il donc urgent de le faire, à Paris, pour Bouazizi ? Leur sacrifice, net de toute considération sociale, ethnique ou religieuse, n’est-il pas le meilleur des creusets d’intégration, dans une société qui en a tant besoin ?
Les armées se posent ces questions. Quinze ans de professionnalisation et le retour de la guerre de haute intensité alimentent ces réflexions sur la place accordée par la société à ceux qui risquent leur vie pour elle.
L’ambitieuse revue Inflexions, éditée par l’armée de terre, organise même, ce 27 avril, une journée d’études sur le thème “Que sont les héros devenus ? ” Les points traités – “Héroïsme sans héros”, “Pourquoi les héros ont disparu” – traduisent bien les interrogations de l’institution de défense sur la légitimité de l’héroïsme militaire.
Les militaires constatent que notre société reconnaît le statut de héros aux grands navigateurs, à des humanitaires et à quelques sportifs, mais, gommant la guerre, elle ostracise de facto le héros militaire, valorisant au contraire le statut de victime. La mort au combat semble presque devenue un accident du travail – comme le montre la judiciarisation de l’affaire d’Ouzbine –, sans la valeur de sacrifice suprême et de dépassement de soi, consubstantielle au métier militaire.
Nourrie d’une forte tradition héroïque, la communauté militaire sait qu’elle honore des modèles forts que la société civile oublie, rejette ou ne comprend même plus. La France compte pourtant nombre de figures héroïques. Enrichie au fil des siècles, cette cohorte fut exaltée par les historiens et enseignée par les maîtres : ils savaient que cette geste nationale aidait à souder les générations, à intégrer les nouveaux Français à ceux de souche.
Le malaise est né après 1945. Le rejet idéologique de la colonisation a banni de notre mémoire d’authentiques héros, civils et militaires, ceux dont l’action permet à notre pays de ne pas rougir de cette période. Les soubresauts de la décolonisation ont entretenu le malaise. Les morts au combat et leurs camarades survivants de cette période sont tenus dans le même opprobre.
L’armée continue d’honorer des héros guerriers, à travers les noms de baptême de ses promotions d’officiers et de sous-officiers. Mais ces cérémonies, comme les décorations pour faits d’armes, restent encore trop souvent confinées dans des enceintes militaires, loin du regard de la société, notamment de sa jeunesse. À quand un baptême de promo ou une remise de Valeur militaire devant le Stade de France, place Bellecour à Lyon, sur la Canebière à Marseille, ou les Quinconces à Bordeaux, entre République et Bastille ?
Des soldats français risquent leur vie en opérations. Tous ne sont pas des héros, mais certains se comportent de façon magnifique. Quelques-uns n’en reviennent pas. En d’autres temps, leur sacrifice aurait été beaucoup mieux valorisé par les responsables politiques, raconté et expliqué sans préjugés par les médias et les enseignants. Quelques maillons de cette chaîne ne sont plus au rendez-vous. Frédéric Pons
Sur Internet : inflexions.fr
Photo © SIRPA Défense nationale