de Lek Issan » 28 Mai 2010, 06:15
BANGKOK (AP) — Le gouvernement thaïlandais a appelé jeudi l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra,
actuellement en exil, à rentrer dans son pays pour répondre aux accusations de terrorisme et d'organisation des récents troubles à Bangkok dont il fait l'objet.
Thaksin Shinawatra a été renversé par un coup d'état militaire en 2006 et est depuis en exil. Il dispose d'un fort soutien parmi les "Chemises rouges", dont les manifestations pendant plus
de deux mois à Bangkok ont été dispersées dans la violence la semaine dernière.
Un mandat d'arrêt a été émis mardi contre l'ancien Premier ministre, et le gouvernement thaïlandais a fait savoir qu'il travaillerait avec Interpol pour arrêter Thaksin. Les accusations
portées contre ce dernier peuvent entraîner la peine de mort en Thaïlande.
"Il vaut mieux pour Thaksin de rentrer et de se battre en justice, qui traitera cette affaire de manière juste", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement Panithan Wattanayagorn. "Le
gouvernement ne fait que suivre le processus légal".
Accusé d'avoir fomenté les troubles qui ont plongé Bangkok dans la violence, Thaksin Shinawatra a affirmé mercredi soir sur les ondes de la BBC australienne qu'il n'avait jamais soutenu la
violence et estimé qu'Interpol ne mettrait pas à exécution le mandat d'arrêt dont il fait l'objet.
"Interpol juge sur ses propres critères, qui ne doivent pas être basés sur des motivations politiques", a-t-il déclaré. "Cette affaire repose clairement sur des motivations politiques".
De son côté, le Monténégro a déclaré jeudi qu'il ne livrerait jamais l'ex-Premier ministre thaïlandais, qui possède un passeport monténégrin, sans preuves solides ou un mandat d'arrêt
international.
Thaksin Shinawatra, qui séjourne occasionnellement dans ce petit pays des Balkans, a reçu la citoyenneté monténégrine notamment en raison de ses projets d'investissement de plusieurs
millions de dollars dans le tourisme local, a expliqué à l'Associated Press le Premier ministre monténégrin, Milo Djukanovic. "Nous avons des mécanismes pour corriger nos décisions" si
nécessaire, a-t-il ajouté.